mardi 16 février 2010

J'accuse


Dans mon texte, je propose une citation libre de la lettre retrouvée après la mort de Tal. L'ultimatum et la menace non fondée, comme quoi Tal se trouverait privé de maturité (baccalauréat suisse) s'il ne rendait son TM jusqu'au 12 octobre, correspondent exactement au contenu de l'original que j'ai malencontreusement anéanti. Immédiatement après mon geste de désespoir et de rage, j’ai cherché par plusieurs moyens à récupérer le document. A cet effet, j’ai entre autres rencontré à deux reprises le président du Département d’Instruction Publique du Canton de Genève qui a tenu promesse : deux ans après la mort de Tal, une copie de la lettre nous a été envoyée …

Or, à ma grande stupéfaction, j’ai découvert, choquée, un document falsifié. A la place de vouloir inciter Tal à finir son TM en le menaçant de le priver de maturité, le signataire a purement et simplement modifié le contenu, édulcoré le message. Voici ce que j'ai trouvé dans la copie erronée:
« En cas de non respect de cette consigne, l’évaluation de votre TM risque d’être négative ; et, pour le reste, vous vous exposez à des sanctions d’ordre disciplinaire. » 


Face à tant de mauvaise foi, j’ai interrogé un ami, juge d’instruction. Il m’a expliqué que les témoins ayant lu la lettre originale (ma famille, mes voisins et l'ami de Tal) étaient considérés comme faillibles, que nos chances de gagner un procès étaient quasiment nulles. 

L’incompétence fatale est à présent mâtinée d’un monstrueux mensonge.

Pour moi, mère de Tal, l'élément déclencheur du suicide de mon fils ne fait aucun doute: rien, ni personne ne me fera jamais changer d'avis. La lettre de son école lui est parvenue à un moment de grande fragilité, elle s'est muée en corde qui a étranglé et brisé sa jeune nuque. Le fait d'en falsifier le contenu est un geste grave, c'est l'aveu du sentiment de culpabilité du signataire et de ses complices.

Malheureusement, aucune justice humaine ne pourra jamais réparer l'injustice que nous vivons, la pire des injustices pour une mère: perdre son enfant; injustice comparable à la pire des erreurs judiciaires pour un tribunal: la condamnation à mort d'un innocent.

A présent l'histoire de Tal existe sur la grande toile: ce n'est qu'un blog dans le magma informe de la blogosphère. Néanmoins, mes quelques fidèles lecteurs pourront se forger une opinion. J'ai la mienne: c'est la certitude immuable d'une mère qui aimait, aime et aimera son fils pour toujours. 

Qu'on se le dise...


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