L'Allemagne pleure le gardien de foot, Robert Enke, suicidé le 10 novembre dernier. Dans l'Hebdo du 19 novembre, j'ai lu ces lignes: "Der Spiegel [...] interroge son père, le psychothérapeute Dirk Enke, pour qui la peur a joué un grand rôle. "Peur de la vie", titre le magazine allemand, qui tente de comprendre pourquoi personne n'a rien vu venir en interrogeant des spécialistes: "J'aimerais rencontrer le psychiatre, explique un médecin, à qui ça n'est pas encore arrivé: le patient a l'air plus stable, mais il est en vérité juste soulagé, parce qu'il a pris sa décision.""
C'est une constante dans le suicide, personne ne voit rien, personne n'imagine le pire...
Je ne répèterai jamais assez: Si les candidats au suicide avaient conscience du mal qu'ils font autour d'eux, de la peine qu'ils infligent à leurs proches, à leur famille, à leurs amis, s'ils ne pouvaient pressentir qu'une infime quantité de la souffrance qu'ils provoquent, peut-être éviteraient-ils à passer à l'acte.
J'en suis convaincue, les candidats au suicide sont des personnes éminemment égocentriques et égoïstes, en même temps, il faut le reconnaître: qui pourrait leur en vouloir, ils sont également et surtout victimes et leur difficulté de vivre est réelle. Ils ont besoin d'aide, malheureusement ils se dérobent souvent à cette aide ou n'y font pas appel.
Le père de Robert Enke est psychothérapeute, un professionnel de l'âme, même lui n'a rien pu faire pour son fils... et le fils n'a certainement jamais sollicité l'aide du père. J'ignore ce qui s'est passé dans le cerveau de Robert, mais la souffrance de Dirk m'est familière. Je lui exprime ici toute ma sympathie.
Vous vous trompez, Ewel, il existe des cas où le suicide était ô combien prévisible. Et pour ceux-là, l'enfer a commencé bien avant le jour fatidique. Ce n'est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein mais le dernier coup sans appel d'un orage interminable qui vous laisse épuisé. Rappelez vous le livre que vous m'avez conseillé : L'envol de Sarah d'Agnès Favre et aussi ceux de Patrick Poivre d'Arvor. Nous aussi savions ce qui se préparait depuis au moins quatre ans, nous n'avons même pas eu à l'imaginer puisque Clément n'en faisait pas mystère, mais nous n'avons pas pu l'arrêter. Aucun psychiatre non plus. Un constat d'échec insupportable qui s'ajoute à la douleur de la perte.
RépondreSupprimerVous avez tout à fait raison, Patricia. Il y a effectivement autant de cas de suicides différents qu'il y a d'individus: chacun avec son histoire, sa biographie et sa personnalité.
RépondreSupprimerC'est justement à cette difficulté que se heurte la prévention contre le suicide.
Il est vrai que je suis particulièrement attentive aux cas de suicide sans signes précurseurs, puisqu'ils reflètent ce que nous avons vécu avec Tal.